Si l’anti-psychanalyse a toujours existé, elle aurait pris maintenant une « tournure menaçante et persécutoire » due en grande partie aux conflits nés avec l’autisme de l’enfant[15]. Il met en lumière l’essence de cette approche très spécifique et cadrée qui se différencie et s’articule à d’autres approches. Jacques Van Rillaer parle de « mensonges lacaniens » dans la conception de l'autisme comme d'une « psychose », et dénonce les psychanalystes qui prétendent « combattre les thérapies cognitivo-comportementales » en l'absence d’études empiriquement validées[149]. En 2010, la HAS a choisi de privilégier cette seconde approche. D'après le neuropathologue Manuel F. Casanova et son équipe, le psychologue américain Bernard Rimland, père d'un enfant autiste et fondateur en 1965 de l'Autism Society of America (ASA), s'associe ainsi à Leo Kanner pour « mettre fin au règne de terreur engendré par la psychanalyse », notamment à travers sa publication, en 1964, d'un « manifeste basé sur une large revue de la littérature dans lequel il démystifie les idéologies psychanalytiques » en matière d'autisme, en documentant des causes génétiques[14]. Dans l’histoire de la psychanalyse – et en particulier aux États-Unis dans l’après–Seconde Guerre mondiale, de nombreux praticiens envisageaient l’autisme … Le mouvement pour les droits des personnes autistes critique à la fois la psychanalyse, et la thérapie cognitivo-comportementale[113]. Partager surLes psychanalystes intéressés par les psychoses infantiles, liront avec grand intérêt ce nouveau travail que D. Meltzer a élaboré avec plusieurs de ses collaborateurs. Jacques Lacan précise que c'est le signifié de la mère qui n'aurait pas été intégré et Françoise Dolto parle de souffrance dans les pulsions passives. Les parents d'enfants autistes sont en effet souvent confrontés à des justifications d'ordre psychanalytique, qui les accusent d'être responsables des troubles de leurs enfants. Presse On décembre - 9 - 2011. Comment situer aujourd hui la place de la psychanalyse dans le traitement de l enfant autiste ? D'après le rapport de la Haute Autorité de santé rendu en mars 2012, l'utilité de la psychanalyse pour les personnes autistes reste « non démontrée »[100]. L'année suivante, Claire Compagnon, responsable de l'application du 4e plan autisme, déclare sur Public Sénat que « la psychanalyse n'est pas une thérapeutique de l'autisme »[117]. La Dr en littérature française Vivienne Orchard analyse la résistance de la famille de l'écrivain Hugo Horiot à l'influence de la psychanalyse en France, notamment à travers l'autocensure d'une phrase prononcée par Hugo Horiot dans le roman Le Petit Prince cannibale de Françoise Lefèvre, visant à éviter que des psychanalystes puissent l'accuser d'inceste[139]. It is filled with translated abstracts and articles from key French-language journals. Ce rapport range les « approches psychanalytiques » et la « psychothérapie institutionnelle » parmi les « interventions globales non consensuelles » puisqu’il ne s’avérait pas possible de conclure à la pertinence de ces interventions en raison « d’absences de données sur leur efficacité et de la divergence des avis exprimés ». Selon Trouvé, Josef Schovanec « renvoie dos à dos les psychanalystes et les comportementalistes », et réfute que la psychanalyse ait la moindre utilité pour une personne autiste, en comparant les psychanalystes à des « chamans, imaginant faire faire un pas de géant aux autistes par la seule magie de leur influence »[137]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Les psychiatres-psychanalystes français sont à la fois très fortement attaqués, et désavoués par les pouvoirs publics[113],[62]. Bishop et Swendsen soulignent que les enfants autistes sont « sans défense face à l'interprétation de leurs pensées et motivations » par l'analyste, théories par ailleurs non-confirmées scientifiquement[82]. Ainsi, les enfants n’ont pas seulement réduit leurs symptômes et acquis de nouvelles fonctionnalités, ils ont aussi accru leur sentiment de sécurité intérieure et amélioré leur représentation du monde et des autres, ce qui augure d’une capacité croissante de faire face à des stress courants »[102]. » de Patrick Zimmerman, éditions Goldsmith and Sanders, New York, Haworth press, 1993. En partenariat avec "BoOks". Le pédopsychiatre et psychanalyste Didier Houzel mentionne (en 2018) que « l'application de la psychanalyse au traitement des autistes persiste malgré toutes les attaques dont elle fait l'objet »[73]. Bruno Bettelheim occupe une place à part. En parallèle de ce respect[réf. La pratique psychanalytique a toujours considéré l'autisme comme un trouble affectif devant uniquement être pris en charge au niveau psychiatrique, mettant de côté d'autres possibilité de recherche quant aux possibilités d'autres causes, telles que la recherche génétique. « L’enfant autiste est télépathe. primaire anormal : pas de différenciation entre son corps, celui de sa mère et l'extérieur. L’autisme a été déclaré « grande cause nationale » en 2012. Tony Attwood déconseille, en 2012, le recours à une thérapie psychanalytique mère-enfant dans les cas des personnes avec syndrome d'Asperger, pour éviter une culpabilisation inutile des mères, précisant que « de façon générale, la technique des thérapies psychanalytiques est mise à mal avec les patients présentant un syndrome d'Asperger »[99]. Aujourd’hui, je voulais écrire sur l’approche psychanalytique de l’autisme. Cependant, pour Bishop et Swendsen, commentant un article de Didier Houzel en décembre 2020, « soutenir que la psychanalyse ne blâme pas les parents semble malhonnête », et « en France, le rôle des parents, surtout les mères, en tant que cause des troubles, a été une caractéristique essentielle du travail psychanalytique avec les enfants » (notamment dans les écrits de Françoise Dolto)[82]. D'après le journaliste d'investigation Steve Silberman, les analyses de personnes autistes par des psychanalystes débutent de fait dès les années 1930, quand Hermine Hug-Hellmuth, Anna Freud et Melanie Klein analysent le comportement de leurs jeunes patients sous l'angle de la théorie freudienne (par exemple, pour Klein, la fascination d'un petit garçon pour les poignées de porte est interprétée comme symbolisant une pénétration sexuelle de sa mère)[18]. Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de la revue Science et pseudo-sciences, répond au psychanalyste Bernard Golse, qui avait déclaré que « dans l’autisme, rien n’est validé », en disant que « les partisans des approches psychanalytiques théorisent souvent l’impossibilité de toute évaluation de leurs pratiques thérapeutiques ». À cette époque, Léo Kanner isole ce que lon a appelé alors « le syndrome autistique » « Autistic disturbance of affectif contact » (troubles autistiques du contact affectif). Bettelheim et ses collègues de l'école orthogénique déclarent publiquement être capables de « guérir l'autisme »[25],[26], attribuant la bonne évolution de la moitié des enfants au traitement qu'il applique[27] ; dans deux biographies à son sujet, Bettelheim est aussi accusé de maltraitances sur ces enfants autistes[26]. Si l’anti-psychanalyse a toujours existé, elle aurait pris maintenant une « tournure menaçante et persécutoire » due en grande partie aux conflits nés avec l’autisme de l’enfant [15]. Disponivel em www.isopol.com/asephallus. Elle cite en exemple l'association Vaincre l'autisme, qui a « été au centre du mouvement de non-recommandation du packing », érigé en « symbole de la psychanalyse »[62]. La mise en application entre pédopsychiatrie (Kanner) et psychanalyse (Bettelheim) de théories sur l'autisme dans les années 1950-1960 aux États-Unis a entraîné une accusation des mères, argument et motif central du militantisme de la majorité des associations françaises de parents d'autistes contre la psychanalyse. Mais tandis que Freud maintient et développe la notion d' « autoérotisme » pour la psychanalyse, la dimension sexuelle contenue dans le mot est refusée par le psychiatre Eugen Bleuler qui crée par raccourcissement et contraction le mot « autisme », repris ensuite par Leo Kanner en 1943 et en 1944, par Hans Asperger. Que sait-on aujourd’hui de l’autisme ? Obsolescence. Bishop et Swdsen soulignent, en 2020, le fait que « les problèmes plus profondément enracinés [de la psychanalyse dans l'autisme] sont le manque de bases factuelles pour la psychanalyse et l'accent mis sur les relations sexuelles entre enfants et adultes, ce qui diabolise les mères et peut exposer les enfants à des abus »[66]. Pour confirmer la portée d'un tel mouvement antipsychanalytique, Alerini évoque l'avis du Comité consultatif national d'éthique[152], observant une « situation difficile en France où une succession de rapports et de lois reste sans effet depuis dix ans, en raison de la poursuite de l’application des théories psychanalytiques, théories que les autres pays développés ont abandonnées dans les années 1980 ». Psychomedia : Psychanalyse et autisme: le procès contre « Le Mur » se tenait aujourd’hui. L'exclusivité de ce type de soins durant des décennies entraîne une critique assez sévère de la prise en charge de l'autisme par la haute autorité de la santé le 06 mars 2012[71]. La culpabilisation devant l'autisme « est attribuée à l’impuissance thérapeutique des psychanalystes qui la projettent sur les parents (Eric Schopler) », et l'impuissance thérapeutique des psychanalystes se trouve projetée sur l'impuissance de la psychanalyse. Pour Perrin et Salmane, les approches éducatives de l'autisme telles que TEACCH sont mobilisées par les opposants à la psychanalyse, « tous coalisés pour délivrer les autistes de la psychanalyse »[27]. Cette citation étant d'ailleurs, mot pour mot, la reprise du passage d'un autre de ses livres pourtant publié six ans auparavant et dénommé « Lorsque l’enfant paraît », mais qui, à cette époque ne se référait aucunement à un diagnostic d'autisme pour l'enfant évoqué[52]. », « une tromperie, un masque des positions psychanalytiques », « par les psychiatres, les psychanalystes et l’État », « été au centre du mouvement de non-recommandation du, « film de propagande dont le manque de rigueur et la malhonnêteté ne peuvent échapper à aucune personne s’intéressant un tant soit peu à l’état actuel des connaissances et des pratiques dans le champ de l’autisme », « un exercice d’attaque audiovisuel : la délégitimation par le moyen de la satire, de la dérision, de la déformation délibérée de la parole. (textes réunis par la fondation du champ freudien). Jean-Claude Maleval cherche à préciser la spécificité de la structure autistique en la caractérisant par une rétention des objets de la pulsion, pas une aliénation retenue dans le langage, et par un appareillage de la jouissance par le bord[57]. Elle mentionne par ailleurs les témoignages d'autistes positifs sur leur psychothérapie sur le divan, en centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) ou en hôpital de jour, incluant des séances de psychanalyse[130]. Laurent E. Discussion, in L’autisme et la psychanalyse. La réalité est bien différente, et de nombreux « cognitivistes » voient dans les approches thérapeutiques fondées sur la science une alternative non seulement à la psychanalyse, mais aussi et surtout aux traitements par psychotropes »[148]. Selon le conseiller et psychothérapeute Maurice Vaughan, en 2011, la sortie du film documentaire Le Mur, de Sophie Robert, et surtout la bataille judiciaire que cette sortie entraîne, créée une polémique en France et une vaste attention médiatique internationale, avec des articles dans The New York Times et sur BBC News[123]. Les résultats attestent une progression statistiquement significative dans tous les domaines abordés par l’échelle du Vineland (communication, autonomie, motricité et socialisation). Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. Quelles en sont les origines ? In 1964 Rimland published a manifesto based on a large review of the literature where he debunked psychoanalytical ideologies […]. In 1964 Rimland published a manifesto based on a large review of the literature where he debunked psychoanalytical ideologies […]. L’autisme et les psychoses infantiles sont redécouverts dans les années 1950 aux États-Unis dans l’orthodoxie freudienne avec Margaret Mahler. Une vision catastrophiste de l’autisme signifie que toute enquête sur les revendications parentales est non seulement improbable, mais supposée répréhensible »[42]. », « Les promoteurs d’une approche psychanalytique ont recours, ces derniers temps, à l’esquive. C’est une méthode de thérapie qu’on doit à Sigmund Freud. Article publié sur le site canadien francophone Psychomedia le 8 décembre 2011. Le travail du Dr Dolto, son action et son engagement, vis-à-vis de ce qu'elle a présenté comme la « cause de enfants », sa médiatisation par le truchement d'interventions régulières à la radio, notamment, une série d'émissions de radio et de télévision lui ont offert une certaine renommée, mais cette célébrité n'a pas empêché que se développe à son égard, et cela depuis sa mort, une certaine controverse qui remet en cause sa réelle capacité à avoir saisi et apprécié la complexité de l'autisme infantile qui, dans ses écrits, se limitait à une stricte formulation d'obédience psychanalytique, basée sur quelques idées personnelles figées, classant l'autisme comme « une extension maximale de la psychose »[53]. Pour cela, ils s’appuient sur une représentation sociale caricaturale de la psychologie, qui oppose des psychanalystes profondément humains, et des cognitivistes prônant une approche chimique. Quand penser fait peur, faut-il interdire la pensée ? La psychanalyse, c’est quoi ? Les trajectoires des parents montrent la prégnance de ces approches de l’autisme chez les professionnels de la santé et de l’éducation. La notion d’autisme est encore très proche de celle de la psychose chez beaucoup de professionnels en France. Autisme: "Pour une prise en charge pluridisciplinaire", La place de la psychanalyse dans le diagnostic de l'autisme, Ministère des affaires sociales et de la santé, Association française pour l'information scientifique, The International Journal of Psychoanalysis, NeuroTribes: The Legacy of Autism and the Future of Neurodiversity, Frances Tustin sur le site de Melanie Klein Trust, Association psychanalytique internationale, Association internationale d'histoire de la psychanalyse, Association internationale Interactions de la psychanalyse, Sanatorium Schloss Tegel, clinique psychanalytique, Trouble envahissant du développement non spécifié, Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Autisme_en_psychanalyse&oldid=180661363, Article manquant de références depuis janvier 2021, Article manquant de références/Liste complète, Article manquant de références depuis octobre 2020, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. L'autisme est, aujourd'hui encore, une énigme pour la pratique et la théorie psychanalytique, comme, d'ailleurs, pour toute forme d'approche de cette pathologie infantile sévère. Vingt-quatre enfants autistes âgés en moyenne de 7 ans et 5 mois y ont participé. Il se demande « si vraiment leurs approches sont non évaluables, comment peuvent-ils affirmer leurs succès thérapeutiques ? Sa conceptualisation date de 1948, elle est encore assez jeune. À l'« École orthogénique », il s'attache davantage à l'éducation et à la psychothérapie institutionnelle qu'à la psychanalyse qu'il utilise selon une réinterprétation très libre[N 1] : « Dans beaucoup de ses écrits, Bettelheim parle des modifications qu’il a apportées à la psychanalyse pour l’adapter au traitement des enfants gravement perturbés »[24]. Le psychanalyste français Jacques Hochmann se déclare hostile à ce mouvement. La théorie de Bettelheim est également citée comme responsable de l'absence de prise en charge éducative adaptée aux enfants autistes en France[40],[41]. Ce n’est pas le langage qui structure le monde de l’autiste, mais sa langue particulière, dès lors qu’elle lui donne matière à trouver une satisfaction dans un dialogue avec l’autre, satisfaction qui vient faire limite à l’exigence infinie de la jouissance. Perrin et Salmane précisent que c'est surtout l'association Autisme France qui travaille à rattacher l'autisme au champ du handicap (ce qui sera effectif en 1996), en refusant de collaborer avec les psychiatres et psychanalystes, accusés de culpabiliser les parents[27]. Slate. Selon la philosophe et psychosociologue, Brigitte Axelrad, ce documentaire accuse les orientations psychanalytiques des psychiatres français d'être responsables de graves carences dans l'accompagnement des personnes autistes, et d'une souffrance des mères d'enfants autistes[125]. wp: "autisme en psychanalyse") est entre autres historique sur les 40 ans env. Quelles en sont les origines ? Le rédacteur en chef de Psychologies Magazine, Arnaud de Saint Simon, prend position pour la psychanalyse dans un éditorial en 2016[122]. En fait de telles données n’étaient pas absentes mais les études longitudinales de cas ne répondent pas aux attentes méthodologiques de la HAS[Interprétation personnelle ?]. J’ai l’exemple d’une petite fille autiste de cinq ou six ans. Il précise « Ce n'est pas l'attitude maternelle qui produit l'autisme, mais la réaction spontanée de l'enfant à cette attitude[91] », mais aussi que « Tout au long de ce livre, je soutiens que le facteur qui précipite l'enfant dans l'autisme infantile est le désir de ses parents qu'il n'existe pas[92]. Une vision catastrophiste de l’autisme signifie que toute enquête sur les revendications parentales est non seulement improbable, mais supposée répréhensible », « s’accole à celui d’autisme : l’intelligence », « “grâce à leur obsessionnalité qui fut valorisée et orientée pour une utilisation pratique” » (Kanner, 1971) », « tourne définitivement en désuétude l’image gravement déficitaire de la pathologie suggérée par les psychanalystes anglo-saxons », « signes d’un potentiel intellectuel élevé », « cas d'idiots savants constitués d’enfants autistiques “guéris” (Tustin, 1972) », « d'obédience anglo-saxonne, associés à l'International Psychoanalytic Association », « Chaque auteur a inventé un mythe ou une fantaisie sur l’origine de l’autisme, pour élaborer sa perspective clinique. Jacques Hochmann rapporte que dès le début des années 1960, un courant antipsychanalytique a commencé à se dessiner aux États-Unis[12]. Seuil. Tweet. Les critères diagnostiques de la CFTMEA, qui font historiquement appel aux théories psychanalytiques, classent l'autisme dans la catégorie des « psychoses précoces », à côté de la schizophrénie[118]. Parmi ceux-ci à une approche plus fine 85, soit 62 %, furent considérés comme « à fonctionnement psychotique prévalent », et seulement 53, soit 38 % « à fonctionnement autistique prévalent ». C'est à partir du refus par Bleuler de la dimension sexuelle propre à la psychanalyse contenue dans le concept freudien d'autoérotisme par rapport à celle qui l'exclut d'« ipséisme » pour l'autisme en psychiatrie que se différencient par la suite les approches respectivement psychanalytique et pédopsychiatrique. Autismes, Psychanalyse et Politique. En 1944, Hans Asperger présente à Vienne un rapport sur un syndrome autistique, intitulé Les psychopathes autistiques pendant l’enfance (Die Autistischen Psychopathen im Kindesalter), qui restera oublié pendant quarante ans[15]. Car, si l’autisme est à la mode, on oublie un peu la dimension passionnante du fonctionnement psychotique alors que c’est le fonctionnement de beaucoup d’enfants dont nous nous occupons dans mon petit hôpital de jour. Que sait-on aujourd’hui de l’autisme ? Le Pr Tony Charman (King's College de Londres) déclare qu« il n’existe aucune preuve pour une approche psychanalytique dans le traitement des jeunes enfants avec autisme »[106]. Cette attitude exclusive peut historiquement s'expliquer si on considère l'absence, durant cette période, d'une véritable recherche sur une alternative étiologique par rapport au diagnostic de l'autisme infantile[réf. Le psychiatre-psychanalystre Abram Coen déclare en 2004 que les praticiens d'inspiration psychanalytique ont abandonné ces théories, et mettent l'accent sur une position éthique de respect de la souffrance des patients et de leur famille[95]. Ce troisième temps de l'organisation pulsionnelle de l'enfant consisterait selon Lacan en « une apparente passivité dans laquelle quelqu’un se laisse regarder, se laisse manger… dans le jeu du faire semblant »[60]. Ce ne sera certainement pas exhaustif, l’objectif est plutôt de donner quelques repères basiques. Dans les années 1990, Rosine et Robert Lefort esquissent une approche de l’autisme comme une structure subjective différente de la psychose[55]. nécessaire]. Selon l'ancienne directrice d'AFG autisme, Valérie Lödchen, ce film fait appel à un raisonnement par l'absurde pour montrer le décalage entre le discours des psychanalystes et les connaissances scientifiques sur l'autisme[124]. Des expériences psychanalytiques positives, et celle de Donna Williams qui en reprend des termes ou des interprétations, sont cependant rapportées. S'inspirant de son internement dans le camp de concentration de Dachau, l'homme, profondément marqué par cette expérience traumatisante, propose de compenser la situation extrême à laquelle il assimile l'autisme par une méthode tout aussi extrême : « Si un milieu néfaste peut conduire à la destruction de la personnalité, il doit être possible de reconstruire la personnalité grâce à un milieu particulièrement favorable »[22]. Il est ainsi toujours question de « Savoir respecter les petits détails qu'attrapent l'attention de ces enfants et, à partir de ceux-ci, les aider à construire un monde à leur mesure pour qu’ils puissent rester vivants et entrer dans le lien social (...)[77] ». Bernard Golse qui apparaît dans Le Mur, qualifie ce documentaire de « parfaitement ignoble et malhonnête »[126]. Si l'autisme n'a pas de définition autre que celle d'un état clinique défini et observé, il n'en est pas moins soumis à la question récurrente du caractère acquis ou inné de l'ensemble des cas alors même que certains parlent des autismes au pluriel[84][source insuffisante]. Michael Fordham, un proche de l'école kleinienne et amis de Donald Winnicott, émet en psychologie analytique l'hypothèse d'un clivage du Moi, dont une part serait « gelée ». Maleval J-C. L’autiste et sa voix. Un tel arrachement laisse dans la bouche « un trou noir habité d'objets persécuteurs » : pour s'en protéger et se protéger du monde extérieur, l'autiste construit un délire de fusion avec l'environnement annulant toute séparation, tout écart, toute différence et altérité, en ayant recours à ses propres sécrétions (larmes, salive, urines, fèces) et à des objets autistiques qu'il utilise seulement pour « des sensations de surface »[10]. Bernard Odier, « Entre utopies et dystopies, les transformations contemporaines de la psychiatrie [1] ». Comment le soigner ? Pour l'améliorer, ajoutez des sources secondaires ou tertiaires indépendantes du sujet de l'article [, 1907-1944: entre sexologie, psychanalyse et psychiatrie, De l'autoérotisme freudien à l'autisme selon Bleuler, puis Kanner et Asperger, Entre auto-érotisme chez Freud et autisme chez Bleuler, Conflit de Jung avec Freud à propos de la démence précoce, Le rapport de Hans Asperger et ses suites, À partir des années 1950 : l'approche psychanalytique anglo-saxonne de l'autisme, Bruno Bettelheim, approche « personnelle » de l'autisme, Tournant des années 1970 aux États-Unis : revers des théories psychanalytiques et autisme savant, Françoise Dolto : Prise en charge et pratique, L’autisme en psychanalyse aujourd'hui : situation et controverses, Le « soin » d'inspiration psychanalytique, Positions actuelles de la pratique psychanalytique, Théorie des « mères réfrigérateurs » de Kanner et Bettelheim et ses suites, Réseaux de personnes autistes et communauté autiste, « un stade de développement nécessaire dans le passage de l', « ont abouti à des avancées très significatives dans la compréhension des débuts de la vie psychique », « rapidement eclipsé par l'essor de la psychanalyse », « dans les hauts lieux de diffusion du savoir, « le freudisme américain a toujours été d'une extrême fragilité », « mettre fin au règne de terreur engendré par la psychanalyse », « manifeste basé sur une large revue de la littérature dans lequel il démystifie les idéologies psychanalytiques », « “autisme de haut niveau”, caractérisé par une absence d'altération du langage et une capacité de mémorisation inhabituelle », « née Aurnhammer en Allemagne (pendant la période nazie, précise-t-elle) », « en ajoutant aux symptômes décrits l’absence de théorie de l’esprit (l’impossibilité de s’identifier à l’autre et de comprendre ce qui n’est pas dit ni donné à voir) », « L’autisme et les psychoses infantiles sont redécouverts dans les, « le mieux étudié et traité l'autisme, souvent avec succès, à l'aide des instruments que fournit la psychanalyse », « sur un axe qui conduit l'enfant d'un état d'autisme “normal” à la “séparation-individuation” », « un arrachement d'une partie de sa propre substance », « sein au mamelon cassé et d'un arrachement à l'emporte-pièce du mamelon », « un trou noir habité d'objets persécuteurs », « comprendre la vie intérieure des personnes autistes », « Si un milieu néfaste peut conduire à la destruction de la personnalité, il doit être possible de reconstruire la personnalité grâce à un milieu particulièrement favorable », « Dans beaucoup de ses écrits, Bettelheim parle des modifications qu’il a apportées à la psychanalyse pour l’adapter au traitement des enfants gravement perturbés », « alors que ses théories étaient de plus en plus écartées aux États-Unis au profit de nouvelles approches ancrées dans les neurosciences et la psychologie comportementale qui ont éclipsé la psychanalyse, ses idées sont devenues plus influentes en France, où la psychanalyse est devenue le traitement principal de la, « Bettelheim reste encore une sorte de héros, et bon nombre de psychiatres et de psychanalystes français semblent continuer de penser que les parents ont une part de responsabilité dans la pathologie de leurs enfants, qu’ils demeurent toujours coupables pour une raison ou une autre, même si ce n’est plus aussi crûment dit, « ravages dans quelques « noyaux durs » de la psychopathologie », « Nous sommes passés de la « mère frigidaire » à « l'autiste-poltergeist ». Steve Silberman cite en exemple l'une des patientes autistes d'Ole Ivar Løvaas, qui subit à la fois les conséquences de l'interprétation de ses comportements d'automutilation sous l'angle de la théorie psychanalytique (séparation parentale et interprétation du comportement comme résultant d'un sentiment intériorisé de culpabilité), et l'application de l'analyse appliquée du comportement (ABA) de l'époque (correction des comportements d'auto-mutilation par punition, jusqu'à leur cessation)[70]. Le mathématicien et psychologue Nicolas Gauvrit regrette le manque de rigueur et de logique des psychanalystes : « Les promoteurs d’une approche psychanalytique ont recours, ces derniers temps, à l’esquive.