Dans la Critique de la raison pure, Kant opère la synthèse entre les traditions rationalistes et empiristes. Ce niveau, c’est le niveau sensible, immédiat, premier, de l’expérience. Le criticisme consiste historiquement dans une synthèse des deux âges précédents; il veut réaliser la paix perpétuelle entre ces deux courants, et, par extension, en philosophie. Par ailleurs il en fait une réfutation explicite de cette interprétation "individualiste" de la subjectivité connaissante dans la section : paralogisme de l’idéalité du rapport extérieur. Pour qu'il y ait un certain rapport entre l'hétérogénéité des intuitions empiriques et les catégories intellectuelles « il est besoin d'un troisième terme qui soit homogène, d'un côté à la catégorie, et de l'autre au phénomène, et qui rende possible l'application de la première au second »[60]. Il ne peut y avoir de canon de la raison pure dans son usage spéculatif mais seulement une discipline ou un "organon" (cf supra). Dans cette perspective, on peut dire que le jugement est synthétique. L'étude des « Intuitions pures »[N 9], ou « formes a priori de la sensibilité », qui sont des expressions équivalentes, constitue l'objet de l'Esthétique transcendantale[N 10]. Les Antinomies sont importantes aussi pour une autre raison. Cette intuition a son siège dans le sujet lui-même : elle est, dit Kant, « la propriété formelle qu'a le sujet d'être affecté par des objets ». Or la critique de cette « psychologie métaphysique » est fondamentale car elle constitue, par son existence même, un défi radical à la position kantienne selon laquelle une intuition ne peut être que sensible. La géométrie ne procède pas seulement par mesures mais surtout et avant tout par démonstrations. Après la première parution, Kant continua à tenter de clarifier la problématique qui la portait, celle des limites de la raison. Il entreprend de montrer que la métaphysique ne peut représenter une vraie science et qu’elle doit laisser place à la croyance. Kant précise ici que la raison pure a une double fonction. L'exposition transcendantale, elle, tente d'expliquer ce qui dans un concept donné (ici, l'espace) rend possible des connaissances synthétiques a priori. Ces formes a priori qui sont intuitivement prêtées à ce qui fait « encontre » ne sont pas des qualités empiriques mais des déterminités de l'objet comme objet en général souligne Martin Heidegger[55]. En tant qu'il est une représentation nécessaire a priori, le temps rend possible « les principes apodictiques concernant les rapports du temps ou d'axiomes du temps en général »[45]. Par exemple, Dieu est la personnification du concept d’un être possédant toutes les qualités possibles. », Est pure pour Kant une connaissance à laquelle n'est mêlé rien d'étranger, c'est-à-dire lorsque l'on n'y trouve aucune expérience ou sensation et, « Nous commencerons par isoler la sensibilité, en faisant abstraction de tout ce que l'entendement y ajoute et y pense par ses concepts, de telle sorte qu'il ne reste que l'intuition empirique. Le canon de la raison pure ne concerne donc la raison pure que dans son usage pratique. Il est toujours déjà là, et constitue le fondement de toute expérience extérieure qui le présuppose[30] . Rien ne se rencontre jamais en une expérience qui ne soit inscriptible dans un temps et dans un lieu, car contrairement à l'opinion commune et notamment aussi à celle que Fichte soutiendra plus tard, le « caractère relationnel" de l'expérience transcendantale qui peut se dégager de "l'analyse" de la notion de temps n'a pas de valeur "objective" (au sens d'« absolu ») non plus. Le jésuite Benoît Stattler (en) (1728–1797) publie son Anti-Kant en 1788. L’introduction est, avec les deux préfaces (surtout celle de 1787), le passage le plus important pour comprendre le projet général de Kant dans la Critique de la raison pure. « Le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions »[44] « En lui seul », insiste Kant, « est possible toute réalité des phénomènes ». De même que « pur » et « a priori » sont synonymes (un concept pur est un concept complètement a priori). La preuve physico-théologique repose sur "l'observation" des causes finales : Cet argument, populaire au XVIIIe siècle, fut introduit par Aristote et repris, entre autres, par Voltaire. La raison permet elle aussi de subsumer un concept sous un prédicat. La thèse sera vraie d’un point de vue nouménal, c’est-à-dire, si on considère les choses en elles-mêmes, en faisant abstraction des formes a priori de la sensibilité. À la différence des jugements analytiques qui sont nécessairement a priori (en ce qu'aucun recours à l'expérience n'est nécessaire pour les formuler, une explicitation de l'implicite est la seule opération qu'ils permettent d'accomplir), les jugements synthétiques lient ensemble deux concepts qui ne sont pas évidemment liés. Il serait impossible autrement de se représenter un objet comme hors de nous (par exemple, en marchant, la rue que l'on vient de quitter) ou de différencier un objet d'un autre (sans l'espace, les objets ne pourraient être situés[34]). ⦠Je ne m’arrêterai pas à clarifier des concepts aussi aisément compréhensibles. On peut imaginer un espace vide, dépourvu d'objets. Il se pose la question de savoir comment elle est possible, et quels éléments sont requis[19]. L’antithèse sera alors vraie dans le cadre des sciences physiques. Le schématisme vise à rendre homogènes par la médiation le sensible et l'intelligible. Elle donna lieu notamment, à un autre ouvrage intitulé Les Prolégomènes à toute métaphysique future, ce qui lui permit de mener à bien une refonte de son maître ouvrage dans une seconde édition, enrichie d'une nouvelle préface, en 1787[2]. »[N 12]. Préface de la 2e édition (1787) Introduction. L'analytique des principes vise à montrer comment les principes de l'entendement peuvent s'appliquer à l'expérience[58]. Or, ceci ne peut être vrai car elles sont des catégories, Ou bien il faut affirmer que les concepts. La Critique de la Raison pure est un ouvrage difficile. « Abstraction faite de notre constitution subjective toutes les propriétés temporelles et spatiales des objets s'évanouissent avec le temps et l'espace eux-mêmes »[49]. Il est essentiellement « Un »; le divers qui est en lui repose en dernière analyse sur des limitations, ne peut être pensé qu'en lui et ne peut le constituer par assemblage[36]. Ainsi les sciences (mathématique et physique) seraient impossibles si l’espace et le temps, comme formes a priori, n’en étaient pas les fondements transcendantaux. Le monde extérieur est-il réellement comme nous le pensons, et comme nous le voyons ? Après l'Esthétique qui a découvert les formes a priori de la sensibilité à savoir : le temps et l'espace, l'analytique transcendantale est le deuxième grand moment de la théorie des éléments et la deuxième source d'où découle, avec l'intuition, la connaissance humaine. La Critique, distingue l'imagination productrice et l'imagination reproductrice. L'espace n'est pas la condition de la possibilité des « choses en soi », mais seulement la condition de leur manifestation à notre esprit[41]. L'espace, parce qu'il est capable de contenir une quantité infinie de représentations, est bien une intuition et non un concept[37]. (...) La synthèse en général est, le simple effet de l'imagination, c'est-à-dire d'une fonction de l'âme aveugle, mais indispensable, sans laquelle nous ne pourrions jamais et nulle part avoir aucune connaissance, mais dont nous n'avons que très rarement conscience », « L'espace et le temps sont en tant qu'intuitions pures, syndotiques, ce qui veut dire qu'ils donnent le divers à partir de l'unité comme totalité. Cette distinction entre a priori et a posteriori a été introduite par Kant qui la lie à la distinction entre jugement analytique et jugement synthétique. Or, il va utiliser ce fait comme le point de départ d’une preuve négative (ou, plus exactement, d'une preuve par l’absurde) de la validité de la révolution copernicienne. Kant fait avec le temps une analyse semblable que résume Georges Pascal[43]. éd. On voit intuitivement que l’idée de causalité a plus d’importance que l’idée par exemple de métal. Ainsi par exemple, un objet pour pouvoir être constitué comme objet dans notre intellect doit avoir une certaine quantité. On doit au philosophe Maurice Clavel, un important Essai, paru en 1980 sur la pensée de Kant intitulé Critique de Kant [74] où l'auteur prétend trouver le « non-dit » de la Critique... où il est question de la libérer des préjugés qui la recouvre[N 22] . La réfutation de la psychologie rationnelle est donc, en quelque sorte, la défense d’un des fondements de la « théorie de la connaissance » kantienne. L'analytique des concepts dresse d’abord le tableau des catégories ou concepts de l'entendement pur. Il est nécessaire de bien distinguer entre la dialectique logique, qui s'intéresse aux erreurs de raisonnement dans leur caractère formel et fait abstraction de la connaissance elle-même, et la dialectique transcendantale, qui s'intéresse aux erreurs de la raison en tant qu'elle sort des limites de l'expérience. Kant appelle « schème » ce mécanisme qui est comme un produit de l'« imagination », ni une pure image, ni un pur concept[61]. Il n'existe nulle part un être nécessaire, de manière inconditionnée, que ce soit dans le monde ou en dehors du monde ou conçu comme sa cause. En d’autres termes, un Idéal est une personnification d’une Idée. En fin de ce chapitre, on trouve un avertissement de Kant dégageant son « esthétique » de tout idéalisme subjectif si par subjectif on comprend « ce qui est seulement relatif à un individu »[N 19]. De même qu'une chose ne peut nous être donnée que sous la condition des intuitions pures de l'espace et du temps, nous ne pouvons connaître une chose que sous la condition des catégories[51]. Il correspond aux quatre antithèses des antinomies. Même si le « schème » du concept de maison ne peut être décrit, il est, néanmoins, à l'œuvre « implicitement » dans toute perception de maison[62],[N 21]. Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Kant, Critique de la raison pure, commentaire de lâAnalytique transcendantale Kant. Le livre en format PDF-texte (Acrobat Reader) à télécharger (Un fichier de 423 pages et de 3,1 Mo.) Il s'agit donc d'une intuition originaire, c'est-à-dire une intuition « donnée ou synthétisée » en nous, avant toute perception d'un objet, quel qu'il soit. « A posteriori » et « empirique » sont synonymes. Ceci est encore plus clair lorsqu’on se rappelle que traditionnellement le but fondamental de cette discipline est de prouver l’immortalité de l’âme, preuve qui ne peut être qu’a priori. Le changement implique la liaison dans un même objet de prédicats opposés, contradictoires. Si par exemple je dis : « Socrate est mortel » je subsume un nom propre (Socrate) sous un prédicat (« mortel »). Toute substance composée est constituée de parties simples et il n’existe nulle part quelque chose d’autre que le simple ou que ce qui en est composé. Il n’existe pas de liberté : tout dans le monde a lieu d’après les lois de la nature. J.-M. Meyer, Paris, IPC, 2014. La dernière modification de cette page a été faite le 24 janvier 2021 à 15:44. Si l'espace n'avait pas ce statut de représentation nécessaire a priori, alors, tous ces principes, comme celui qui veut que par deux points ne puisse passer qu'une seule droite, ne seraient plus universels et nécessaires mais ils auraient, au contraire, la relativité de l'induction et la « contingence de la perception ». Kant explique que la thèse et l’antithèse de ces deux antinomies sont contraires (et non contradictoires, à la différence des deux premières antinomies). C'est pourquoi, explique Kant, il n'y a pas de dépendance de l'espace par rapport aux objets, mais, bien plutôt, dépendance des objets par rapport à l'espace qui constitue leur fondement et conditionne leur possibilité[35]. En réfutant l'argument ontologique, Kant entend donc réfuter aussi toutes les preuves possibles (en fait, "recensées par lui") de l'existence de Dieu. Il est évident que de tels concepts seront sans utilité pour la seule connaissance scientifique. En fait, cette difficulté tient principalement au fait que la Préface regorge dallusions au contenu de louvrage (de lIntroduction au dernier chapitre), qui restent incompréhensibles tant que lon na pas lu celui-ci. On pourrait aussi dire : une sorte de tableau vide. Il est toujours déjà là, en amont de l'expérience. Esthétique transcendantale signifie science de la sensation, et plus précisément, science des conditions de toute expérience sensible (science des principes a priori de la sensibilité). « L’opinion est une créance (Fürwahrhalten) consciente d’être insuffisante subjectivement tout autant qu’objectivement. Par exemple les concepts de substance et de causalité sont des catégories. ⦠L'existence nécessaire n'est pas une propriété des choses mêmes, une propriété qui puisse appartenir ou non à leur concept ; elle est seulement "la modalité" d'un jugement. Ces préfaces sont essentielles pour l’intelligence du texte car elles fournissent deux des clés pour comprendre la Critique de la raison pure. La première est négative : elle délimite le champ légitime de nos connaissances, et ne s'applique donc alors qu'au champ théorique. Édition G. Baillière, Paris, 1869. C’est l’expérience qui est la source de nos idées et de nos connaissances. Il s’agit d’un ensemble de concepts a priori, ou catégories. Elle est considérée comme son œuvre majeure, la plus lue, peut-être la plus difficile, commentée, étudiée et la plus influente. explication de texte kant critique de la raison pure. En effet, il est possible, selon Kant, d’affirmer tout à la fois la thèse et l’antithèse. Agir moralement revient, selon Kant, à se conformer à un «impératif c⦠Cet ouvrage vise à répondre à la question : que pouvons-nous savoir ? Dans cette section, Kant réfute aussi de façon assez systématique toutes les preuves possibles de l'existence de Dieu. Le principe de la résolution de la troisième et de la quatrième antinomies est lui aussi identique. On pourrait imaginer être privé de l’idée de métal, mais l’idée de causalité est essentielle à notre intellect. S'agissant de l'espace il n'a de sens réel, qu'au point de vue de l'homme, c'est-à-dire comme la condition subjective de nos intuitions ; sans cela, poursuit Kant, il ne signifie rien. Ainsi entre autres, du schème de la « substance » qui est lié à la permanence du réel dans le temps, du schème de la « cause » qui vise la succession réglée, du schème de la « communauté » impliquant la simultanéité réglée, du schème de la « nécessité » qui implique l'existence en tous temps[61]. Quant à Galilée, il n’a pas fondé sa recherche sur la simple observation des phénomènes naturels, mais, c'est à partir des questions qu’il a établies lui-même a priori, qu'il a cherché à comprendre les lois naturelles. Critique de la raison pure . Kant va avoir recours au « caractère unificateur du temps qui remplit dans l'imagination transcendantale un rôle similaire au concept dans l'entendement »[48]. Ce sont des concepts fondamentaux, sur lesquels repose notre entendement en son fonctionnement même. (1re éd. Kant va ainsi tenter de montrer qu'il existe, dans la section consacrée à la déduction transcendantale, un cadre a priori de l'intuition, qui sera constitué des formes a priori de la sensibilité- l'« Espace » et le « Temps ». En Europe, au cours de la première moitié du XVIII e siècle, se développe le courant appelé les "Lumières". Kant explique ensuite comment la raison en arrive aux différents "concepts" ou aux Idées métaphysiques. « La première est un pouvoir de synthèse transcendantal qui rend possible la connaissance a priori; elle relève de l'unité synthétique originaire de l' « aperception » »[31]. Kant va parler à propos de l’espace d'une forme pure de l’intuition externe à travers laquelle le sujet forme des objets et sans laquelle il ne saurait y avoir d’objets pour lui. Seulement, elle le fait d'une autre façon que la faculté de juger. Critique de la raison pure, Introduction à la seconde édition, Kant Fiche de cours Vidéos Quiz Profs en ligne Télécharger le pdf Edition Quadrige, Traduction Tremesaygues et Pacaud, p. 31 « Que toute notre connaissance commence avec lâexpérience (â¦) qui nous ait appris à lâen séparer ». 1. La Critique de la raison pure « n'est rien d'autre que ce tribunal », c'est-à-dire la mise en place de règles pour l'exercice de la raison en dehors de l'expérience »[7]. Un idéal est une idée que l'on considère souvent à tort comme un objet réel alors qu'elle n'est qu'une Idée régulatrice. Elle est considérée comme son Åuvre majeure, la plus lue, peut-être la plus difficile, commentée, étudiée et la plus influente. critique de la raison pure emmanuel kant babelio. « Si l'on définit l'entendement en général, le pouvoir des règles, le jugement sera le pouvoir de « subsumer » sous des règles, c'est-à-dire de décider , si une chose est ou n'est pas soumise à une règle donnée » écrit Kant[59]. La première que l'espace n'existe dans les choses que dans la mesure où on les perçoit. Incomprise à son origine, elle donna rapidement prise à une littérature de controverse. Pour Kant cette unité, que suppose toute liaison est celle du « Je pense », de l'unité transcendantale de la « conscience de soi » qui accompagne tous nos actes de représentation. Câest ce dont on peut bientôt juger dâaprès le résultat. En voici quelques exemples (nous en verrons plus tard la liste exacte) : qualité, quantité, causalité, etc. Présentation du texte a. Remarque Ce texte nous introduit dans la philosophie transcendantale de Kant en séparant radicalement de Philosophie Vous ferez une explication ⦠Critique de la raison pure, Préface de la seconde édition (1787) Lâélaboration des connaissances qui relèvent du domaine de la raison 1 suit-elle ou non la voie sûre dâune science 2? Dans sa Critique de la raison pure (1781), et plus particulièrement dans la chapitre intitulé « Esthétique transcendantale » (le mot « esthétique » étant pris dans son ancienne acception de « philosophie de la sensation »), Emmanuel Kant (1724-1804) se penche sur ce quâil nomme le « phénomène », autrement dit la réalité apparente que nous offrent nos sens. De la même façon, les principes géométriques ne sont pas déduits de concepts généraux comme celui de droite, mais uniquement de l'intuition. Si la créance n’est suffisante que subjectivement et est en même temps tenue pour objectivement insuffisante, elle s’appelle croyance. Si la géométrie ne se servait pas de cette intuition pure a priori, elle serait empirique et ce serait alors une science expérimentale. Son argumentation va donc consister à établir que l'existence de Dieu ne peut être déduite de son seul concept. Critique de la raison pratique - deuxième grand ouvrage critique de Kant et «suite» de la Critique de la raison pure (1781-1787), la Critique de la raison pratique abandonne l'analyse de la raison dans son usage spéculatif pour se consacrer à son usage pratique. Notre « faculté de connaître » dérive de deux sources de nature différentes, d'une part d'une réceptivité c'est-à-dire d'une sensibilité ou « faculté des intuitions » et d'autre part d'une spontanéité située dans l'entendement, autrement nommée, « faculté des concepts »[15]. L'exposition sera dite métaphysique dès lors qu'elle ne tente de représenter que ce qui est donné a priori dans le concept. Les idées se forment donc par l’expérience, soit extérieure (celle du monde autour de nous) soit interne (quand l’esprit expérimente en nous certaines choses, comme pour l’exemple de la colère). Le temps est donc la condition de toute intuition, même spatiale. Saint-Anselme, lui, parlait de Dieu comme « ce dont rien ne peut être pensé de plus grand » . On reviendra sur la Préface une fois que l’on aura saisi leur sens. On peut la formuler de la façon suivante : C'est l'argument a contingentia mundi (« s'appuyant sur la contingence du monde ») de Leibniz. « Roger VERNEAUX, Critique de la Critique de la raison pure de Kant, nouv. C'est en raison, poursuit Kant, du caractère nécessaire et a priori de l'espace que les principes a priori de la géométrie, axiomes et postulats sont vrais de façon apodictique (c'est-à-dire à la fois universelle et nécessaire) et peuvent être construits a priori. Si un concept doit s'appliquer à une multiplicité d'objets, l'espace ne peut s'appliquer qu'à lui-même. Comme, de toutes les idées de la raison pure spéculative, le concept de la liberté est proprement le seul qui donne à la connaissance, même si ce nâest quâà la connaissance pratique, une si grande extension dans le champ du suprasensible, je me demande dâoù vient quâil possède exclusivement une si grande fécondité, tandis que les autres désignent sans doute une place ⦠Un idéal est une Idée représentée sous la forme d’une personne. Comme il n'y a pas d'expérience des choses transcendantes, si donc on veut mettre fin aux querelles de la philosophie, il faudra alors chercher une autre voie pour la métaphysique (entendue comme connaissance de l’âme, de la liberté et de Dieu) que de vouloir en faire une science. La thèse de Kant est qu'il existe un cadre a priori dans lequel les objets seulement peuvent, selon l'expression heideggérienne, nous « faire encontre » et qui permet leur représentation. théologie rationnelle). Par « transcendantal » Kant désigne « ce par quoi une connaissance a priori est possible »[12]. « À la critique de la raison, vue comme simple propédeutique, devait succéder selon certains héritiers, le système de la raison, la science proprement dite procédant d'un principe unique »[72]. qui ne sera pas limitée) de conditions (ce sera, entre autres, la liberté : cf. On parle alors de forme a priori ou, ce qui est dans l'esprit de Kant équivalent, d'« Intuition pure. L'espace est une « grandeur infinie »[N 18]. Après avoir observé la contingence du monde, l'argument cosmologique doit poser l'existence d'un être nécessaire ; il est alors obligé de recourir à l'argument ontologique, qui déduit du "concept" de Dieu qu'il existe. Bien plutôt cette unité synthétique des concepts, des catégories présuppose l'unité syndotique originairement intuitive », C'est ce qu'il tente de prouver par une méthode régressive, analytique et intellectuelle, « nous isolerons tout d'abord la sensibilité, en faisant abstraction de tout ce que l'entendement y pense par concepts, pour qu'il ne reste rien que l'intuition empirique. Critique de la raison pure. critique de la raison pure emmanuel kant achat livre. Il s'interroge sur la raison pour laquelle il n'en est pas de même pour la Métaphysique[8]. On entre avec eux dans "l'adolescence de la raison", adolescence qui est aussi une période d'errance et de nomadisme, car il n'y a plus de connaissances qui soient assurées, définitives. Toutefois comme le remarque Kant « ces objets pourraient sans doute nous apparaître sans qu'il soit besoin de se rapporter à des fonctions de l'entendement »[53], en d'autres termes nous pourrions tout aussi bien vivre dans un monde absurde. C'est dans l'intuition du temps que l'imagination trace, « Il y a trois sources primitives (facultés ou pouvoirs de l'âme) qui renferment les conditions de la possibilité de toute expérience et qui ne peuvent dériver elles-mêmes d'aucun autre pouvoir de l'esprit : ce sont les sens, l'imagination et l', « J'entends par exposition transcendantale, l'explication d'un concept considéré comme un principe capable d'expliquer la possibilité d'autres connaissances synthétiques, Par cette expression de « grandeur infinie », il n'est nullement question de quantité comparative, grandeur doit être compris au sens de magnitude qui permet de saisir toute quantité , indépendante elle-même de tout, Quand je dis que, dans l’espace et le temps, aussi bien l’intuition des objets extérieurs que l’intuition de l’esprit par lui-même représentent chacune leur objet comme il affecte nos sens, c’est-à-dire comme il nous apparaît, je ne veux pas dire que ces objets soient une simple apparence ». Un jugement est analytique lorsqu'il se contente d'expliciter le contenu d'un concept. C’est là une question classique de la théorie de la connaissance, examinée en particulier par Descartes, Locke, Hume. C’est à Hume, et plus généralement à l’empirisme, que Kant s’oppose, d’après ce qu’il dit lui-même. Kant souligne le rôle privilégié du temps sur l'espace en remarquant que le temps, en tant que forme du sens interne, est la condition a priori de tous les phénomènes en général alors que l'espace est la condition des seuls phénomènes du sens externe[48]. La, « la Critique devait exposer les sources et la condition de possibilité de cette métaphysique », « la raison n'aperçoit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans », « ce par quoi une connaissance a priori est possible », « Quand je dis tous les corps sont étendus, c'est là un jugement analytique, car je n'ai pas besoin de sortir du concept que je lie au mot corps pour trouver l'étendue unie avec lui ; il me suffit de le décomposer, c'est-à-dire de prendre conscience des éléments divers que je pense toujours en lui pour trouver ce prédicat », « la grande découverte de Kant, celle qui donne toute sa portée à sa « révolution copernicienne », c'est qu'il existe une troisième sorte de jugements, les jugements synthétiques, « Les catégories ou concept purs sont des manières pour l'esprit humain d'ordonner le divers donné dans l'intuition », « nous ne connaissons (a priori) des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes », « de quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rapporte immédiatement à eux et que toute pensée prend comme moyen pour les atteindre est l'intuition », « la connaissance de tout entendement est donc une connaissance par concepts non intuitive », « Intuition et concepts constituent donc les éléments de notre connaissance; de sorte que ni des concepts, sans une intuition qui leur corresponde de quelque manière, ni une intuition sans concepts, ne peuvent donner une connaissance », « comme l'acte unificateur des deux modes de connaissances que sont l'intuition et la pensée », « La première est un pouvoir de synthèse transcendantal qui rend possible la connaissance, « est une représentation et plus particulièrement une forme «, « il est impossible de tirer d'un simple concept des propositions qui le dépassent, comme cela arrive pourtant en géométrie.